#8 Bettie Rose, sorcière solitaire

Votre âge : 36

Prénom ou pseudonyme : Bettie Rose 

Quel type de sorcière êtes-vous ? Je suis une sorcière solitaire, travaillant surtout avec des pierres et des outils de divination. J’aime aussi les herbes, mais c’est quelque chose que j’achète, n’ayant pas vraiment la possibilité de faire mes compositions moi-même. Je compte cette année me former aux formidables outils que fournit l’océan, car je suis née et ai grandi en bord de mer et cela irait totalement dans ma démarche. Je précise aussi que dans ma pratique je prends énormément en compte l’environnement. Pour moi, une sorcière, moderne encore plus, se doit de faire très attention à la planète. Honorer notre Terre-Mère et consommer ce qui la détruit n’a pas de sens.

Quelle a été votre première expérience magique ? Le pendule. À vrai dire, c’était une bague en or au bout d’une chaine en or qui "prédisait" le sexe d’un bébé à venir ou qui pouvait dire combien d’enfants la personne pourrait avoir. Dans ma famille ça se pratiquait, et les réponses étaient souvent très justes. Marrant d’ailleurs, parce qu’on me l’a fait vers la puberté et que le pendule refusait de bouger, de dire quoi que ce soit. Assez pertinent quand on sait que je suis childfree et que je n’ai jamais imaginé avoir d’enfants un jour.

Comment vivez-vous au quotidien la sorcellerie ? Les mots qui me viennent en premier seraient "naturellement" et instinctivement. Je suis très attachée à la roue des célébrations païennes et aux phases de la lune. Ces deux éléments déterminent mon rythme de vie et de pratique, mais pas seulement. Concernant les rituels, je n’en fais pas énormément en dehors des célébrations et des lunes, uniquement quand j’en ressens le besoin. J’ai toujours fonctionné "au besoin". Je respecte et honore les déités, anges, guides, et, bien entendu, l’Univers au quotidien, mais je n’abuse jamais de demandes, etc. J’ai confiance en l’Univers et ma pratique la plus courante reste d’affirmer mes intentions et de tenter de rester dans les pensées les plus positives possibles.
Ensuite, point très important pour moi, je suis en dépression, sous traitement. Je ne ferai jamais rien de magique un jour où je suis vraiment mal. J’écoute mon corps, mon esprit, mon cœur, mon instinct.
Enfin, au quotidien, j’apprends. Encore et encore. J’ai toujours une pile de livres et d'oracles à côté de moi et j’apprends. Je relis, je complète, je confirme, je pousse plus loin, je mets en pratique, je découvre, etc. Pour moi, on aura jamais assez de connaissances.

Quelles sortes de magies pratiquez-vous ? Ce qu’on peut appeler la sorcellerie éclectique. J’ai longtemps baigné dans la wicca, mais j’en suis sortie en prenant un peu ce que j’aime dans différents courants. Je respecte chaque tradition, mais je respecte encore plus ma magie et composants. Dans chaque courant de pensée, de philosophie ou même religion, on ne peut pas adhérer à tout à 100%. Par exemple, je n’adhère pas à la vision du très grand Gardner, pour qui j’ai un immense respect, de pratiquer en coven uniquement. Je n’ai pas la personnalité à entrer dans un cercle plutôt fermé. Mon initiation reste mon expérience, elle est personnelle. J’ai d’ailleurs beaucoup réfléchi à cela au cours de 2017/2018 : coven ou non ? Et la réponse s’est imposée à moi lors de méditations et visualisations. J’aime ma solitude dans la pratique et la liberté que cela m’accorde. En revanche, je ne suis absolument pas contre des rencontres ponctuelles, bien au contraire. J’aime échanger, discuter autour d’une pratique qui peut être tellement différente selon chacun. 
Enfin mon premier mantra reste l’ouverture d’esprit et du cœur.

Quels sont vos matériaux de travail favoris et pourquoi ? Mon chaudron ! J’adore cet outil pour sa féminité et ce qu’on peut y laisser. J’aime aussi également les chandelles et encens qui sont pour moi essentiels dans mes rituels, pratiques, ou pour honorer défunts et déités.
Ce que j’ai eu le plus de mal à prendre en main reste l’athamée, mais maintenant que je suis à l’aise avec, je ne souhaite plus m’en passer. J’aime les matériaux naturels bien entendu, la nature a toujours sa place sur mon autel. J’aime aussi énormément les cristaux, tarots et oracles, qui eux sont vraiment dans mon quotidien. Prochain achat, je pense : un miroir de divination. J’ai envie de "voir" ce que je peux y voir. Enfin, j’aime les représentations tels une statuette, un modelage, une création manuelle, etc. J’oubliais l’importance de la baguette, pour moi elle est un vrai lien avec le monde terrestre, un ancrage.

Avez-vous des liens avec des entités/dieux ? Si oui, expliquez-nous. J’avoue ne pas aimer tout dévoiler à ce sujet. Mais oui.
Déjà, depuis bien longtemps, je suis fascinée par Hécate et tout qu’elle représente. Son aspect de la Triple Déesse, sa position aux carrefours, etc. Ça m’a toujours attirée. D’ailleurs, elle est tatouée sur mon bras gauche, dans le style de ma tatoueuse qui a fait un travail remarquable (Leeloo Deadmunch St).
Je me sens proche de notre déesse Terre-Mère et cela est pour moi une évidence. Pour les restes des dieux et déesses, je vais garder mon petit secret.
Au quotidien, j’ai des guides, en particulier mon ange gardien avec lequel je communique depuis plus de vingt ans. J’ai un guide particulièrement important pour moi, mais que je ne rencontre pas au quotidien : ma grand-mère, décédée depuis bien des années (vingt ans en décembre). Et puis il y a ceux de passage, ceux dont on a besoin qu’à un moment de notre vie. Et le plus beau lien c’est de sentir l’Univers nous emplir et combler le vide laissé par les douleurs d’une vie humaine.

Comment définissez-vous la "magie" ? Que c’est difficile. En France, vous dites magie, les gens s’imaginent deux situations principales : la magie à la Harry Potter (je suis archi fan de la saga, ce n’est pas une critique) ou le magicien au chapeau et lapin blanc. Et ça, c’est quand ils ne vous voient pas dévoué au diable et faire des sacrifices. Il y a aussi ceux qui ne vont pas vous respecter et vont se moquer de vous, tout simplement.
En fait, j’aime ce que les sorciers et mages anglophones ont introduit dans le vocabulaire : magic versus magick. C’est parlant et nous sommes dans le magickal et non dans le magical. Ce n’est qu’une lettre et pourtant ça change tout. Toujours dans ce problème de vocabulaire, dans l’Hexagone, le mot sorcellerie renvoie tout de suite aux procès ou chasses aux sorcières. Le tout peut alors vite devenir cliché.
Ce qui est certain, c’est que je n’aime pas coller le mot "religion" avec le mot "magie". Il est très souvent admis aux côtés du terme wicca et c’est quelque chose qui me gène, car alors, les gens dérivent vite vers "secte". Ce n’est pas que l’avis des gens m’importe, mais je n’aime pas qu’on traîne dans la boue des concepts qu’on ne comprend pas ou pour lesquels il n’a pas été fait de recherches ou avec de forts préjugés.
Alors quand je parle de magie, je parle d’Univers, de Nature, de l’énergie qu’on ne voit pas et avec laquelle je travaille, des intentions posées qui sont cette énergie ; j’explique le concept de la loi d’abondance tout en évitant d’aller trop dans les travers marketing de certains professionnels peu scrupuleux du mouvement "développement personnel". Je parle de centrage, ancrage, reconnexion à notre être, retrouvailles avec l’enfant intérieur et pardon à celui-ci, j’évoque les propriétés de ce qui nous entoure : plantes, cristaux, matières, animaux, symboles, cartes, pendules, senteurs… Bref, la magie c’est la nature et être une sorcière n’est pas si étrange que cela. Surtout avec le courant féministe sorcière qu’il y a en ce moment.

Faites-nous part de toutes les réflexions que vous souhaitez : C’est une très jolie initiative et je lirai les différents témoignages avec le plus grand plaisir.
J’aime terminer mes messages d’une certaine manière alors ici aussi je le fais :
Blessed be.

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